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Petites vendanges et monde à l’envers

Ceux qui ont mis le nez à la fenêtre le pressentaient: 2024 devrait être une «annus horribles» pour les vins. Le peu de quantité produite dans des conditions climatiques difficiles un peu partout dans le monde ne devrait même pas correspondre au volume nécessaire à la consommation pourtant en baisse…

A mi-octobre, au moment où les derniers coups de sécateurs se donnent dans les rangs, le bilan est très contrasté: les cépages tardifs ont notamment eu de la peine à mûrir, à cause de la fraîcheur et de la pluie en automne. En Valais, où 30% de vendange est annoncée en moins, par rapport à une année moyenne. Les plus habiles parmi les vignerons-œnologues proposeront d’honnêtes vins, reflets du millésime. Ailleurs, c’est une crise profonde qui frappe le vignoble, comme en France, qui prévoit de faire arracher 100’000 hectares de vignes «sans avenir»

Qu’on le sache: j’ai décidé dès cette année de lever le pied. En un peu plus de 50 ans de carrière de journaliste tous terrains, j’aurais participé activement à la grande diversité de la presse papier romande et à sa réduction drastique comme peau de chagrin, aux espoirs pour les grands vins de garde puis à sa diversification en produits de consommation courante, y compris le «vin sans alcool» sur le modèle — oxymoresque — d’une «musique sans note». Mais si c’est cela qui sauvera la plante ornementale vigne dont ne peuvent se passer nos paysages… Quelques crus de niche subsisteront!

Le numéro du 1er mai 2024 de l’édition en français de Hôtellerie & Gastronomie Hebdo pourrait bien devenir «collector»: sauf surprise, c’est la dernière fois que j’en ferai la Une, avec l’amorce d’un reportage sur l’œnotourisme en Valais, et, à l’intérieur, un papier sur le vignoble de l’Alto Piemonte, dont j’ai tiré un dossier complet.

Mais pourquoi parler de Novare, la capitale du gorgonzola? En cette année, je me suis rapproché des villes européennes du vin 2024! L’occasion de découvrir une région viticole méconnue que j’apprécie plus que jamais. Et qui recouvre aussi l’aile est du Piémont, celle du timorasso de Derthona, le futur «Barolo Bianco». Dans un monde en pleine mutation en Italie aussi, un blanc peut en cacher un autre: l’erbaluce, jalousement défendu à Caluso, participe à cet avenir… Et l’on constate sur place que le nebbiolo peut donner d’agréables rosés vifs et des bulles affriolantes aussi!

Je collabore (encore) au magazine encore!, le plus gros tirage de Suisse, le dimanche, à travers Le Matin-Dimanche et la Sonntagszeitung. Vous pouvez lire ici ma chronique sur des bulles suisses pour décembre! Puis un pinot blanc de La Côte vaudoise en février, un bordeaux régional (vaudois) de l’étape, en mars, un Calamin iconoclaste de l’icône du vin vaudois, Louis-Philippe Bovard, tout juste nonagénaire en avril, puis un élève de Changins déniché à Châteauneuf-du-Pape en mai (où je fais ce qu’il me plaît!). Et le retour de la dôle, même en bio… en septembre. Sans oublier l’axe Vully-Tbilissi, avec d’excellents souvenirs à la clé…

Mon «opus» sur les vins suisses reste une valeur sûre dans toutes les (bonnes) librairies. Et dans votre bibliothèque — qui ne l’a pas encore lu?

Sur le site vitisphère.com, ma consœur Sharon Nagel a écrit «Pierre Thomas s’est donné comme mission d’aider et d’encourager les curieux à pousser la porte des caves aux quatre coins du pays. Entre histoire avec un grand H et familiale, il fait la part belle aux domaines en bio et biodynamie, aux femmes et aux jeunes, le tout dans une vision prospective qui positionne clairement la Suisse et ses vins dans un monde contemporain et d’avenir.»

Et c’est toujours le bon moment pour découvrir ma ville, Lausanne, en lecture puis à pied.

Bonne nouvelle: comme «111 vins suisses», le «111 Lausanne» connaît un deuxième tirage, parution le 22 octobre, décidé par l’éditeur de Cologne emons:

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Pierre Thomas ©thomasvino.ch

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